Dans la seconde moitié du XXème siècle, d’importants travaux de recalibrage et de rectification des cours d’eau ont été réalisés pour l’exploitation des terrains riverains. Ces opérations ont complétement remis en question l’équilibre hydrologique de la rivière, entrainant de nombreux impacts : homogénéisation du lit mineur, envasement, déconnexion du lit majeur… et conduisant à une dégradation globale de la qualité des eaux, des milieux et des peuplements piscicoles. Les travaux de restauration visent à retrouver les fonctionnalités altérées des cours d’eau et milieux humides associés, notamment écologiques et hydrauliques. Ces opérations d’aménagement s’inscrivent dans une perspective globale de reconquête de la qualité des milieux aquatiques de la vallée de l’Essonne amont conformément à la Directive Cadre sur l’Eau, qui vise l’atteinte du bon état écologique. |
Les opérations de restauration hydromorphologique sont mises en œuvre sur les tronçons où les opérations de recalibrage et de rectification du lit ont été les plus impactantes. Elles visent à freiner les écoulements en restaurant le tracé méandriforme du cours d’eau et à améliorer la qualité des habitats aquatiques. Les travaux de restauration peuvent schématiquement être de trois types :
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Les travaux de restauration de la continuité répondent aux objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau et visent à réduire le cloisonnement et l’étagement des cours d’eau. Sur les ouvrages amont, réalisés lors des opérations de rectification des cours d’eau, le démantèlement total est privilégié et accompagné systématiquement d’une restauration hydromorphologique. Sur les secteurs moyen et aval, la restauration de la continuité est plus complexe et doit prendre en compte le maintien des lignes d’eau et le respect du patrimoine bâti. Chaque ouvrage fait l’objet d’une étude au cas par cas en concertation avec les propriétaires de moulins. Les solutions visant à contourner les ouvrages sont souvent favorisées et les dispositifs de type passe à poisson, jugés coûteux et peu efficaces, sont évités. |
Des travaux de restauration des zones humides, en domaine privé ou public, sont réalisés chaque année pour pallier à leur asséchement et à leur fermeture. Les travaux consistent généralement à recréer un lien entre la rivière et son lit majeur, par l’abaissement de la berge, le rehaussement de la ligne d’eau, ou la mise en place d’un dispositif d’alimentation (vanne ou buse). Des travaux de restauration de la végétation et d’étrépage peuvent également être mis en œuvre selon les cas. |
En complément des opérations de restauration des zones humides, certains secteurs sont restaurés spécifiquement pour l’écrêtage des crues. Cette dernière peut se faire en favorisant le débordement de la rivière dans une zone latérale de rétention, ou en aménagent une digue perpendiculaire au cours permettant de retenir les eaux à partir d’un débit définit. |
La prolifération des espèces exotiques peut avoir un impact fort sur la qualité des eaux et des milieux, et être un frein à l’atteinte du bon état écologique. Les impacts peuvent porter sur le milieu physique (modification des écoulements d’eau, fermeture des milieux), sur la qualité de l’eau (modifications de la température, du pH et de l’oxygène dissous et production de matière organique), ou sur la biodiversité (modification des communautés végétales et animales et banalisation de la biodiversité locale). Le changement climatique peut avoir de même des effets aggravants sur la présence d’espèces exotiques envahissantes. Etant donné la capacité d’adaptation de ces dernières à des conditions climatiques très diverses et à une répartition géographique très importante, elles sont susceptibles de s’adapter plus facilement aux modifications climatiques que les espèces natives. Les stratégies de lutte contre les espèces exotiques envahissantes s’articulent généralement autour de 3 axes : connaissance, lutte, communication et sensibilisation. La connaissance des espèces envahissantes présentes sur le bassin Essonne amont est plutôt bonne, suite à la réalisation d’un inventaire en 2016 et à la tenue d’une base de données SIG. Une surveillance des milieux en continu est toujours nécessaire pour prévenir l’apparition de nouveaux fronts de colonisation et contrôler l’évolution des foyers connus. Les actions de lutte sont dirigées prioritairement en direction des foyers émergents. Sur ces derniers, des moyens relativement lourds peuvent être mise en œuvre : décapage des terrains, pose de bâches, replantation d’espèces autochtones. Pour les milieux où la colonisation est plus importante, les espèces sont simplement régulées (fauche ou arrachage) pour contenir la propagation. Des actions d’information des riverains et des communes sont également nécessaires pour prévenir les nouvelles introductions et éviter les problèmes sanitaires |