Dans la seconde moitié du XXème siècle, d’importants travaux hydrauliques ont été réalisés dans les vallées, modifiant profondément la répartition des eaux entre rivières, noues et marais. Entre Bondaroy et Estouy, les bras historiques de l’Œuf ont été déconnectés et leurs écoulements rassemblés en un large chenal central à la ligne d’eau figée par une série de trois seuils en « V ». Ces opérations ont profondément remis en question l’équilibre de la rivière, entrainant de nombreux impacts : envasement et homogénéisation du lit, asséchement des zones humides, blocage de la circulation des poissons… et ont conduit à une dégradation globale de la qualité des eaux, des milieux et des peuplements piscicoles.
L’Œuf au droit du Moulin de Doureux constituait un tronçon fortement rectifié présentant des faciès homogènes avec un fond colmaté et des portions à envasement excessif. Le lit mineur était endigué par la présence de merlons en berges bloquant la continuité latérale. Les ouvrages du Moulin de Doureux et le seuil en V bloquaient la continuité piscicole et sédimentaire. L’ancien cours de l’Œuf était cependant encore bien visible et cadastré entre le cours principal actuel et le bras usinier du moulin.
Objectif des travaux :
Ces travaux s’inscrivent dans une continuité d’opérations débutée en 2020 sur le secteur de Solvins situé à l’amont et achevée en 2023 au Moulin de la Porte à l’aval.
Les travaux ont permis le rétablissement de la continuité amont/aval et latérale sur l’ensemble du tronçon et sur les deux bras historiques de l’Œuf. Pour cela, il était nécessaire de rétablir l’équilibre hydraulique entre les différents bras, tel qu’il existait avant les travaux de rectification entre 1961 et 1975. Pour cela, l’ouvrage en « V » sur l’Œuf a été complétement effacé et les seuils du moulin situés sur les bras de décharge et usinier abaissés.
L’ancien talweg (ancien lit de l’Œuf), qui présentait un profil hydromorphologique exceptionnel, a été remise en eau.