Contexte :
Dans la seconde moitié du XXème siècle, d’importants travaux hydrauliques ont été réalisés dans les vallées, modifiant profondément la répartition des eaux entre rivières, noues et marais. Entre Bondaroy et Estouy, les différents bras historiques de l’Œuf se sont ainsi vus déconnectés et leurs écoulements rassemblés en un large chenal central à la ligne d’eau figée par une série de trois seuils en « V ». Ces opérations ont complétement remis en question l’équilibre de la rivière, entrainant de nombreux impacts : envasement et homogénéisation du lit, asséchement des zones humides, blocage de la circulation des poissons… et ont conduit à une dégradation globale de la qualité des eaux, des milieux et des peuplements piscicoles.
Le projet élaboré par le SMORE entre le Moulin de la Porte, le Moulin de Doureux et le Moulin de Solvins, vise à retrouver un fonctionnement du cours d’eau et des marais attenants le plus naturel possible en restaurant les anciens méandres et chemins d’eau, et en effaçant ou déconnectant les ouvrages hydrauliques. Les interventions s’échelonnent sur 3 ans et sont inscrites dans un programme de travaux pluriannuel dont le premier acte a été engagé en 2020 sur le secteur de Solvins.
Les écoulements de l’Œuf dans le secteur du Château de Solvins se répartissaient historiquement sur trois bras permettant d’alimenter les moulins de Solvins et de Doureux, situés respectivement en rive droite et gauche. Les travaux de recalibrage des années 1960 ont conduit à la création d’un chenal unique d’écoulement, segmenté par deux seuils en « V », court-circuitant les différents bras annexes et méandres. Les écoulements devenus lentique ont entrainé un envasement généralisé du lit mineur et une banalisation des habitats.
Objectif des travaux :
- Restaurer les continuités écologiques longitudinale et latérale
- Restaurer la qualité du lit mineur et du lit majeur
- Améliorer la qualité des eaux
- Lutter contre les inondations par le ralentissement dynamique des crues
Travaux réalisés :
La restauration des anciens bras de l’Œuf a été réalisée par l’arasement ou l’abaissement de certains seuils ou ouvrages, ainsi que par la réouverture d’anciens chenaux. Un calage fin des différents seuils d’alimentation des bras était nécessaire pour garantir la répartition des débits souhaitée. Pour cela, des études poussées de topographie et de modélisation hydraulique ont été réalisées en amont des travaux pour calculer les différentes côtes de raccordement.
Les anciens méandres ont quant à eux été remis en eau par la création de batardeaux en terre dans le lit recalibré. La partie déconnectée de ce dernier est systématiquement laissée en bras mort pour servir notamment de zone de frayère pour le brochet.
Des opérations de restauration de la ripisylve ont par ailleurs été réalisées sur les différents bras reconnectés pour dégager le chenal d’écoulement et structurer les différentes strates arborées.